Fabien Gharbi est né en 1997 à Marseille, en France.
Très jeune, il manifeste un goût prononcé pour la musique et la peinture, ne cessant jamais de dessiner.
Il suit d'abord de brèves études de design graphique puis intègre l'École des Beaux-Arts de Marseille en 2015.
Il y obtient un premier Diplôme National d'Art en 2018, puis un second, le Diplôme National Supérieur d'Expression Plastique en 2020.
Fabien Gharbi développe depuis 2016 une pratique de la peinture fondée sur une vision d'un système de formes géométriques colorées. Cette pratique se déploie sur un corpus d'œuvres qui intègre des réflexions sur le monde au XXIe siècle.
Par un esprit de synthèse, il donne à voir des assemblages d'éléments éclectiques empruntés aux domaines de la musique, de l'architecture, ou autres objets industriels, entre autres. Grâce à une approche mathématique de la peinture, il fait jouer entre elles des combinaisons arithmétiques mises en couleurs à travers des formes géométriques variées, arrangées à la surface de supports fabriqués sur mesure. De cette manière, la figure même du support sur laquelle repose l'image fait partie intégrante, et prend un rôle déterminant au sens de celle-ci, tout en renforçant l'autonomie de l'œuvre.
Des considérations d'une part sur des problématiques de genres, de construction, d'autre part sur des phénomènes à la croisée entre sciences, nature et cultures se déploient dans un espace pictural plat où la recherche de l'équilibre a remplacé la quête de la profondeur et de la perspective en trompe-l'oeil.
L'absence supposée de représentation figurative ainsi que la ressemblance formelle aux idéologies minimalistes d'un art concret dissimulent un certain lyrisme accusateur, presque misanthrope, à tendance postmoderne.
On retrouve des formes qui exigent un ordre, cherchent une place dans un espace métaphysique finement sélectionné, découpé, comme détaché du monde réel, sans pour autant se dispenser d'un système de composition arbitraire. Elles se frôlent, se touchent, fuient le moindre contact, se retrouvant collées aux parois d’un champ qui les enferment ou les aspirent vers l’extérieur, vers des dimensions qui sollicitent l'imaginaire. Des formes tantôt statiques, tantôt vibrantes ; des formes pondérées, régularisées, qui sont entrain de, sur le point de.
Les marques hypothétiques de tracés rationels sont recouvertes sous une palette perpétuellement renouvelée.
On sait que la couleur est toujours dépendante de la lumière d'un environnement, donc toujours totalement relative et totalement trompeuse à tous égards. Pour Fabien Gharbi la couleur ne peut se concevoir qu'en termes de complémentarité. La couleur est une matière complexe sujette à des échanges de rythmes, de symétrie, de tensions, de points forts ou faibles, qui ont vertu à offrir une portée poétique à de simples surfaces de peinture richement nuancées.